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Le Chevalier d’Armaline

Pour obtenir le pouvoir de l’invisibilité, Philippe II, roi de France, accepte de sacrifier la femme qu’il aime en secret : Adèle de Grimbourg. Au cœur du mystère entourant la répudiation de la reine le lendemain des noces, le chevalier d’Armaline, jadis employé par la sœur d’Adèle pour l’éloigner des projets pervers du roi, échoue dans sa mission et jure de la venger.

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Lorsque Philippe Auguste insinua son œil dans la fente, voici quel tableau s’offrit à lui.

Dans cet autel où on se préparait à sacrifier à Vénus, neuf bacchantes formidables de beauté avaient formé un rang en face du roi.

Toutes couleurs de cheveux, tous types de mensuration, et quantité de régions de l’empire Plantagenêt figuraient parmi la file disciplinée. L’Angleterre avec des blondes aux visages magnifiques où s’allumaient déjà le feu du désir ; la Normandie avec des brunes aux lignes opulentes ou encore l’Irlande avec des rousses aux fronts d’ivoire et aux tailles bien prises.

Richard Cœur-de-Lion était comme beaucoup de braves, pourvu de qualités physiques et d’une grande fierté. Placide, il parlait peu et, tel le lion, sa force herculéenne ne se profilait qu’à bon escient.

Elégant, bel homme, toujours mis avec soin bien qu’il fît peu de cas de l’apparence, sa toilette était d’une harmonie superbe. Les associations de couleurs et d’étoffes n’étaient que le résultat de ses intuitions, et sans se soucier de son esthétique, il parvenait à éblouir à chacune de ses apparitions.

Sans ses vêtements, dans sa parure de mâle prêt à régaler un harem de déesses en chaleur, on eût dit un athlète merveilleusement bâti ; un corps comme en rêvent les plus belles femmes.

Pourtant, dans le déroulement de cette scène, le vœu du monarque avait été d’être dans l’incapacité d’effectuer le moindre mouvement ; aussi ses poignets et ses chevilles avaient été garrotté de cordes solides et attaché aux tiges rigides du grand lit.

A tour de rôle, chacune des femmes devait s’empaler sur le sexe du roi et le chevaucher.

Nul doute que la proximité de ce ruisseau d’amantes, toutes plus attirantes les unes que les autres, n’avait pas peu contribué à le mettre en condition de copuler : son braquemart, raide et menaçant, faisait saillir des veines tumescentes enroulées en un réseau confus.

Les femmes étaient émoustillées plus encore et chacune d’elle, comme on va le voir, comptait bien atteindre l’orgasme.

Une brune aux seins fermes et découplée comme une déesse ouvrit la marche.

En un geste elle enjamba le lit, qui du reste était d’une hauteur convenable, s’accroupit vis-à-vis du roi de sorte à lui exposer sa fente moite, et fit disparaître en elle la verge raide.

Malheur aux diseurs de rien qui déclarent qu’une vulve en vaut une autre : l’assertion est fausse et le roi en acquit la preuve. Veloutée chez certaines, râpeuse chez d’autres, étroite ou large, velue ou imberbe, il y en a pour tous les goûts, comme autant de fontes pour les mousquets.

Une délicieuse sensation envahit le roi au contact des chairs de la blonde ; une sorte de caresse humide et chaude, répétée à un rythme continu.

N’est-ce pas là le plaisir réservé aux hommes et qui pique tant la curiosité des femmes ? La sensation de pénétration si différente chez les deux sexes et en même temps si complémentaire.

Ses mouvements languides et contrôlés accusaient d’un grand savoir-faire. Elle soulevait ses hanches comme pour se retirer de façon à ne couvrir que le gland et glissait de nouveau sur la tige. Ce coup de rein augmentait la distance de friction entre leurs deux sexes à fleur de peau et gratifiait le roi d’une vue imprenable.

La diablesse ponctuait chaque geste de murmures suaves qui mettaient son partenaire aux abois.

Puisque le roi était incapable du moindre mouvement, c’était elle qui menait la danse.

Au début, chacun de ses balancements visait à aguicher son partenaire mais, devant l’inertie de ce dernier ligaturé avec soin, elle développa très vite des penchants de domination et ne se soucia plus que de son plaisir à elle.

L’intrépide commença par soutenir le regard du roi, aventura sa langue dans sa bouche puis, au moment d’exploser, enfonça ses ongles dans sa chair.

Satisfaite, elle se retira sans un mot.

Richard 1er n’avait pas plutôt récupéré que, cette fois, deux créatures de son harem se positionnèrent. Brunes toutes deux, celle-ci mince et bégueule, celle-là grasse et dissolue, s’avancèrent près de lui et prirent chacune la direction qu’elles désiraient.

La première, jeune en apparence et du reste assez timide, ne devait sans doute avoir de l’amour que des notions basiques puisque l’accouplement fut son unique démarche. Se contentant d’imiter les gestes de sa devancière, elle s’était directement assise sur la verge du roi, alors que mille fantaisies traversaient l’esprit des filles dans le rang.

L’autre en revanche, dépourvue du moindre complexe malgré ses chairs abondantes, n’en était que plus belle.