L’Affaire des Moines-Chevaliers
En sauvant la fille adultérine de Philippe le Bel, Rodéric de Drunhild, ancien chevalier de l’ordre du temple, est à l’origine d’une décision royale qui fera trembler la France
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Quand le sexe du roi s’était montré, son amante n’avait plus qu’une envie, s’en approcher, le toucher, le goûter et enfin le sentir. Elle toucha le mâle attribut sur toute sa longueur, caressa et son pubis et ses couilles, avec cette douceur patiente, ce geste languide qui est toute l’éloquence féminine. Le contact de ce doux effleurement était agréable au monarque ; il jubilait devant le spectacle de ces mains fuselées tenant sa verge et la branlant délicatement, tressaillait sous l’impulsion de petits spasmes involontaires, fermait par moment ses paupières appesanties d’extase, entrouvrait la bouche pour dire dans un soupir voluptueux combien délicieux était le plaisir qu’il goûtait.
La friction était savoureuse, et même sans l’humide sensation tirée des secrétions naturelles de la femme ou qu’imite à la perfection la salive jointe au toucher, la chaleur n’avait rien à envier aux frottements réels des sexes enlacés.
C’était cette étreinte brûlante qui emprisonne dans un enfer voluptueux toute la région sensible autour du sexe, cette caresse tiède qui, à l’appel de l’orgasme, se communique par toutes les fibres du corps.
L’effet fut bientôt complet car à cette chaleur vint s’ajouter la moiteur : elle avait enfermé le phallus dans sa gorge, ne le libérant que pour mieux l’engloutir. Et quel regard elle dardait sur lui tout au long de la sucée ! De ceux qui brisent les résistances pudiques ; ces restes de gêne qui empêchent de savourer crûment son plaisir, de se répandre en paroles perverses, d’oser prononcer les mots infamants dont se désespèrent nos amantes.
Le passage répété des lèvres sur la tige, sublimé par les œillades embrasées, avait mis le roi au comble de l’extase. Il se délectait, la regardait aspirer ses couilles tout en lui caressant le membre. Le plaisir rayonnait dans ce sexe gorgé de désir et soumis à tant de soins ; ses pensées s’enlisaient dans une douce torpeur : c’était le complet relâchement, l’abandon de tout son être.
Si la partenaire de Philippe IV était mince et taillée comme une hampe, il est utile de préciser qu’elle avait des seins énormes, de grosses mamelles enflées où serpentaient les veines de la congestion. Après l’avoir gratifié d’une mémorable fellation, elle le branla entre ses seins, les faisant remuer sur sa tige, léchant et suçant le bout de gland qui se profilait entre les chairs.
L’attention du roi portait sur les tétons pointus qui allaient et venaient au rythme de la friction et sur ce regard impie, cet œil brillant de malice qui disait tout ce qu’il devinait de sa secrète délectation. Oui, il pouvait admirer car le tableau était splendide ; oui il pouvait geindre car il y avait de la succulence dans le frottement ; oui il pouvait mollement renverser sa tête en arrière car la caresse, appliquée avec tant de méthode, avait le pouvoir de désarçonner comme la lance de Bradamante.
Les filles de joie ont pour habitude de ne pas prendre de plaisir dans la copulation, se contentant de simuler pendant les passes. Pourtant l’Andalouse, ainsi que l’avait nommée Philippe le Bel, savourait chaque seconde de son union, goûtait avec une immense joie le plaisir de régaler son hidalgo, s’émerveillait du succès de ses initiatives, à tel point que ses idées lubriques ne cessèrent plus d’abonder.
Tout à son inspiration, elle abandonna son prélude pour avancer son corps menu près du sceptre royal. Mais contre toute attente, au moment de s’y empaler, elle fit volte-face et offrit la vue de son dos hâlé, à demi-couvert par une crinière charbonnée.
Ses petites fesses masculines reposaient sur le corps étendu du monarque, et ses balancements langoureux lui offraient la vue de son phallus englué de mouille et coincé entre des lèvres roses et dilatées.
Rompue à force de se plier aux folles demandes de sa clientèle, la jeune femme avait fini par comprendre les rouages des hommes et par les deviner sans qu’ils eussent besoin d’exiger. Elle savait, par exemple, que pour tenir l’inconfort des postures maladroites de certaines amantes, ces derniers devaient contracter leurs muscles, lesquelles contractions précipitaient l’éjaculation ; que pour marteler sans jamais faire jouir celles qui ignoraient encore leurs zones sensibles, ce qui revenait à déplacer inutilement son rocher comme Sisyphe, il leur fallait beaucoup de souffle.
Son amante, à cheval et comme empalée sur le pommeau de sa selle, le roi pouvait donc se détendre et apprécier, sans que la déclivité d’une mauvaise posture de l’Andalouse l’oblige à contracter ses muscles et à jouir prématurément, sans que le souci de la satisfaire le pousse à se surpasser, sans qu’il fut besoin de trouver des paroles paillardes pour l’exciter ou des caresses inspirées pour la suffoquer.
Il n’était plus qu’un objet pour son plaisir à elle, une simple verge tumescente à monter. Elle se dodelinait en écrasant ses petites fesses sur le pubis du roi afin que son vit puisse continuer de pousser en elle. Même s’il ne la voyait pas, son amant la soupçonnait en train de se caresser. Ses mains semblaient en activité car il sentait sur sa verge la pression de leurs mouvements et, parfois, des vibrations qui ne manquèrent pas de lui donner du plaisir ; elle froissait vigoureusement ses lèvres en stimulant son clitoris, tressaillant et râlant à chaque passage de ses doigts sur la zone sensible.