
Les Compagnons du Vert-Galant
Cinq hommes sont choisis pour accompagner Henri IV dans ses dangereuses escapades, en pleine période de troubles religieux. Mêlés au populaire, grimés en courtisans ou même en ecclésiastiques pour faciliter les liaisons du roi, leurs aventures s’avèrent pourtant périlleuses.
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– Vrai ? Je suis belle à tes yeux ? lui demanda-t-elle.
– Jamais plus qu’aujourd’hui, au jour et à l’heure de ma résurrection, je n’ai vu femme aussi belle. Je dis que Dieu, l’habile ciseleur de courbes efféminées t’a imaginée, dessinée et conçue à l’aube, bien reposé et plus que jamais inspiré dans son travail de création.
Bien lui en prit de rassurer la jeune femme de paroles aussi agréables, car elle lui dit ensuite :
– Je tiens tes affirmations pour justes et franches bien que la flagornerie, à bon droit, n’est pas loin de l’emporter sur la vérité. Tu as toujours eu d’aimables façons, et cela se vérifie à nouveau. J’ai tendu un piège à ta clairvoyance en feignant de me trouver laide et tu n’y as pas mordu.
– C’est donc qu’en vérité tu te sais belle et désirable !
– N’ai-je pas un visage sublime, une bouche lippue, de belles mèches blondes qu’on brûle de démêler, des attaches bien fines et des hanches qui offrent les meilleures prises ?
– Tout cela est pardieu vrai !
– Regarde donc ma petite chatte !
Et comme elle ordonnait cela, Satine ou Florence – la suite du récit décidera du nom qui lui sied le mieux – retroussa les plis de sa jupe et exposa son sexe.
– Vois le beau morceau ! Une merveille de fente bien fournie et qui brûle de t’enconner.
– Ah ! Si je n’étais alité et diminué dans mes mouvements, je me serais jeté dessus !
– Je puis inverser les rôles…
– Je n’osais le demander ! Je n’osais pas même l’espérer.
– Tu es mon époux !
– L’époux le plus heureux !
– À ce titre, tu as le droit de me dicter tes volontés, d’exiger de moi tout ce qui te fera plaisir.
Hâtons-nous de préciser que François était timide encore : revenu à la vie dans un monde qui lui semblait idéal, un monde sur lequel il n’avait jamais hasardé ses rêveries, c’est tout juste s’il arrivait à croire en ce qui se passait.
Satine le devina, car maints indices sur ses envies perverses étaient estampillés sur son visage.
– Sais-tu que je vous ai surpris toi et ton amante dans les bois ? rappela-t-elle, coupant court à leur jeu sensuel.
C’était elle qui menait la danse, se jouant du désir de son homme à sa guise.
Ce dernier, qui ne comprit que trop bien ce revirement de la femme jalouse, fit mine d’être surpris.
– Sais-tu en quelle disposition vous vous trouviez ?
– Ce n’est pas le souvenir qui m’obsède le plus, répondit François d’une voix hésitante qui trahissait sa réelle curiosité, car, si opportune que fût l’occasion de ramener la causerie sur le chemin charnel, il n’en fit rien.
– Tu étais assis sur un rocher, les trousses à tes pieds exhibant un phallus en bonne condition ; elle se tenait à tes genoux et te pompait le dard en bonne goulue qu’elle était. Le pis est que j’avais mal choisi l’endroit où me terrer, car sa croupe était dans mon champ de vision.
François ne perdait rien du récit, narré dans des conditions aussi suaves.
– Emporté dans les remous du plaisir, tu t’allongeas, ce qui l’obligea à se mettre à quatre pattes pour continuer de te régaler. Sa fente humectée, ainsi exposée, força et mon regard et mon admiration, car malheur à qui la jugerait mal faite. Il faut être soi-même pourvue d’une belle chatte pour en apprécier l’esthétique et la symétrie chez les autres.
Là-dessus, elle écarta ses cuisses afin d’exposer la sienne à son époux. Ses doigts en écartèrent les lèvres pour qu’il pût bien considérer l’harmonie des moulures.
– Toute succion cessante, elle se leva et, n’y tenant plus, vint s’empaler sur ta verge. Et de quelle façon ! Grand Dieu ! J’ai bien pensé que l’infâme allait t’inonder de pisse. Elle s’accroupit bestialement pour te chevaucher, déchirant le silence de la nuit par ses bruyants râles.
François voyait la vulve de Satine s’épanouir, entrouvrir un passage dont les extrémités se rejoignaient aux commissures. Ses doigts s’y engouffraient par moments selon l’intensité du récit et ressortaient tous luisants de fluide. Bientôt ils s’y trouvèrent emprisonnés tout de bon, sa voix ne résonnant plus que pour pousser des plaintes voluptueuses.
Alors elle ne résista plus et, se rapprochant de François, elle écarta le tissu qui cachait son vit en érection et se mit à le flatter par de savantes caresses.
– Savait-elle aussi bien te toucher ? demanda-t-elle malicieusement. Est-ce qu’elle mêlait la douceur à la fougue tout en te fixant de ses pupilles embrasées. Savait-elle déformer son beau visage par des grimaces sensuelles.
Tout en le questionnant, elle le gratifiait de chacune des initiatives citées. Quand elle eut avalé son membre raide, c’est la bouche pleine qu’elle continua de l’interroger, une fantaisie qui produisit de petits grognements aqueux.
Le plaisir montait, alors il posa ses mains sur sa tête pour accompagner ses mouvements, enfouit ses doigts dans sa crinière, et satisfit autant au plaisir des yeux qu’à celui de la sucée.